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Fiat n'entend pas que ses salariés lui soient infidèles

Cela s'appelle dans le jargon publicitaire « une campagne de marketing non conventionnelle ». Jeudi 3 avril, plusieurs employés du groupe automobile FCA (Fiat Chrysler Automobile) travaillant sur le site de Mirafiori à Turin ont retrouvé leur véhicule empaqueté d'une bâche de plastique transparente, à la manière de l'artiste Christo.

Un gros cœur rouge brisé ornait le tout, accompagné de cette inscription : « Te voir avec une autre m'a fait de la peine… Mais malgré tout je continue de penser à toi ».

L'opération devait être reconduite, jeudi 10 avril, sur le site de production de Pomigliano d'Arco, dans la banlieue de Naples.

INCITATION À PROFITER DES RÉDUCTIONS

Pourquoi tant d'amour et de mansuétude ? Toutes les voitures « ciblées » sont de marque étrangère et leurs propriétaires sont ainsi invités à renouer au plus vite avec les modèles de la société qui les emploie, comme un mari volage à qui il sera beaucoup pardonné s'il rentre à la maison.

En l'occurrence, la maison est grande depuis qu'elle a absorbé le constructeur américain Chrysler. Outre l'ex-géant américain, les « repentis » pourront aussi porter leur choix sur Lancia, Fiat, Maserati, Ferrari, à proportion de leurs goûts - ou de leurs moyens. L'essentiel étant qu'ils rompent leurs amourettes avec des allemandes ou des japonaises.

Confiée à l'agence de publicité turinoise So Simple, cette campagne, réalisée « avec humour », a pour but d'i nciter les salariés de l'entreprise automobile à profiter des 26 % de réduction auxquels ils ont droit sur les nouveaux modèles du groupe FCA.

 

Selon un responsable de la direction marketing, cité par le quotidien La Repubblica, il s'agit d'une opération « de marketing strictement interne en direction des employés ».

LES SYNDICATS DÉNONCENT « UNE INTRUSION DANS LA VIE PRIVÉE »

Tous les salariés visés n'ont pas apprécié l'initiative. Outre les propriétaires des voitures, qui ont dû déballer leur véhicule pour rentrer chez eux, les syndicats ont dénoncé « une intrusion dans la vie privée des salariés ».

« L'entreprise a toujours été convaincue d'être maîtresse de la vie de ses employés, souligne un représentant de la FIOM (la banche métallo de la CGIL, le plus à gauche et le plus puissant des syndicats italiens). On ne peut pas montrer du doigt, même avec humour, un salarié parce qu'il a choisi une autre marque de voiture ».

Lorsque Sergio Marchionne avait découvert l'univers de la Fiat, dont il allait prendre les commandes en 2004, il s'était étonné du nombre de Mercedes et d'Audi qui stationnaient sur le parking réservé aux cadres : « La prochaine fois que je passe, je ne veux voir que des Fiat », avait-il lâché sous forme d'une demi-boutade.

Devenu directeur général du groupe, premier employeur privé du pays, il ambitionne de produire 6 millions de véhicules par an à partir de 2015.