Dans le détail, il passerait ainsi de 280 à 200 millions pour notre continent. Et de 270 à 212 millions outre-Atlantique. La raison ? « C’est avant tout dû au développement massif de nouvelles formes de mobilité, et en premier lieu celui de l’auto-partage, explique François Jaumain, associé chez PwC, chargé du secteur automobile. A cette date, plus de 1 km parcouru sur 3 sera partagé. »
Autre point marquant : 40 % de ces mêmes kilomètres se feront à bord de véhicules autonomes. Et plus de la moitié (55 %) des nouveaux véhicules seront électriques. « Le secteur vit actuellement une véritable révolution, continue François Jaumain. D’ici quelques années, les deux principales règles qui prévalent depuis la naissance de l’automobile, à savoir d’une part que la majorité des automobilistes sont propriétaires de leur voiture, et d’autre part qu’ils doivent se trouver derrière le volant pour la conduire, auront en partie disparu. »
En témoigne par exemple leur présence de plus en plus importante au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, le plus grand salon de l’électronique grand public du monde. Il s’agit d’y présenter leurs produits, mais également de prendre le pouls des innovations dans le high-tech.
« Nous assistons en effet à un formidable bond technologique dans notre secteur, confirme Jacques Aschenbroich, patron de l’équipementier automobile français Valeo, qui y présentait plusieurs innovations la semaine dernière. Un bond à la fois électrique, connecté et autonome. »
Pour les constructeurs, il s’agit donc de ne pas louper le coche. D’autant que, paradoxalement, si le parc automobile va diminuer, le rythme des immatriculations va, lui, au contraire augmenter de près de deux tiers, passant de 14,64 à environ 24 millions d’unités, selon PwC. François Jaumain a l’explication : « L’autopartage va accélérer l’usure des voitures et donc les besoins de renouvellement. »
« Une année record ! » C’est dans ces termes que Thierry Koskas, directeur des ventes et du marketing du groupe Renault, a dressé lundi le bilan commercial de l’année écoulée. Les quatre marques du groupe (Renault, Dacia, Samsung Motors et la russe Lada, auxquelles s’ajoutera Alpine dès l’année prochaine), ont enregistré une hausse de 8,5% des ventes mondiales de véhicules, à 3,76 millions d’unités, signant ainsi la cinquième année consécutive de croissance.
Très forte progression des ventes dans l'électrique
Le groupe français, deuxième en Europe derrière Volkswagen, réalise ses plus fortes progressions à l’export : dans les régions Asie Pacifique (+17%) et Eurasie (+13,6%). Les ventes bondissent en Iran (+49,3%) et en Inde (+14,9%).
« L’année 2017 se distingue également par une très forte progression de nos ventes dans l’électrique, a encore précisé Thierry Koskas, avec 40 000 Zoé écoulées, grâce aux 400 kilomètres d’autonomie de la deuxième génération. » Un succès qui a même provoqué un retard dans les livraisons aux concessions, pour cette voiture numéro un des ventes en électrique en Europe, et fabriquée à l’usine de Cléon (Normandie).