Certains automobilistes n'ont pas froid aux yeux quand il s'agit de justifier leurs erreurs de conduite. Un motard compile leurs meilleures excuses dans un livre qui va paraître cette semaine.
Entre l'automobiliste contrôlé en excès de vitesse parce qu'il a "des surgelés dans le coffre" et celui ne met pas sa ceinture pour ne pas froisser sa chemise, les excuses avancées aux policiers pour éviter une contravention sont des plus savoureuses. Un motard a même décidé de les compiler dans un ouvrage à paraître cette semaine et dont des extraits sont publiés ce lundi dans Le Parisien.
Alexandre Despretz qui aligne depuis 2004 "plus de 100.000 kilomètres au compteur" a déjà compilé ses Brèves de volant en 2011 et 2012. Il récidive en publiant jeudi les Bonnes excuses des mauvais conducteurs, une sélection d'anecdotes aussi vraies qu'incroyables. Pendant onze ans, ce motard de la police a noté les meilleurs excuses des automobilistes pris en flagrant délit d'infraction au Code de la route.
Ainsi de cet automobiliste sans ceinture parce que d'habitude il roule en scooter ou de cet autre qui, après un contrôle d'alcoolémie accuse "l'alcool contenu dans le boeuf bourguignon".
"Tout le monde me connaît maintenant et m'envoie à son tour ses meilleures blagues", raconte le motard de la préfecture de police de Paris.
L'enfant? "C'est pas le mien, je l'attache pas"
Sans vergogne, un autre conducteur éméché à qui les forces de l'ordre reprochent de ne pas tenir debout répond avec aplomb: "Mais moi, monsieur, je conduis assis!". Imparable. Autant que le quinquagénaire qui explique: "c'est le médecin qui m'a prescrit de boire deux bières par jour pour faire fonctionner mon nouveau foie".
L'auteur travaille actuellement, à partir de ces perles, avec la Sécurité routière. "Ça humanise la fonction de policier", estime-t-il, "cela montre que les policiers ne sont pas des robots". L'imagination des contrevenants est, selon le policier, "une source inépuisable". Ainsi de cette femme qui franchit une ligne blanche parce qu'elle "ne peut pas regarder par terre" en conduisant, de cette autre qui assure que la ligne blanche... était grise, ou de ce jeune homme qui a grillé un stop "poussé par le vent".
Un autre mécontent s'emporte: "Vous demeurez où Monsieur? -Vous ne me traitez pas de demeuré!"
Les feux rouges grillés stimulent aussi l'imagination débordante des délinquants routiers: "les feux sont mal réglés", "je suis grand, à la hauteur ou je suis assis je ne vois pas les feux", "je ne l'ai pas vu, j'éternuais" ou même "en 15 ans j'ai grillé, je sais pas... 2.000 feux. Et bah regardez, je suis là!".
Il y a aussi ceux qui essaient de rejeter la faute avec plus ou moins de talent. "je suis au téléphone avec ma mère, elle est morte...", s'est empêtré un automobiliste quand un autre justifie l'oubli de ceinture d'un enfant à l'arrière sans complexe: "Bah, c'est pas le mien, je l'attache pas.". Bah voyons!