L'objectif est de fluidifier les axes les plus empruntés de la métropole lilloise matin et soir, aux heures de pointe : l'A1, l'A23, l'A25, la Nationale 41, l'A22 et l'A27 Le dispositif sera mis en place à tour de rôle sur ces principales routes, à commencer par l'A1 et l'A23 dès la fin de l'année. Première étape, des caméras seront installées sur le bord de la route ou sur des portiques pour lire les plaques d'immatriculation des 120 000 voitures qui passent chaque jour par l'Autoroute A1, près de Lille. Tous les véhicules seront ainsi scannés pendant un mois et demi. On va ainsi repérer les automobilistes habitués de ce trajet et grâce au Système d'Immatriculation des Véhicules (SIV), la Mél récupèrera leur adresse et enverra à leur domicile une proposition pour être volontaire et participer au péage positif. La Métropole a dû, pour cela obtenir le feu vert de la Cnil, la commission nationale informatique et liberté, et s'engager à détruire toutes ces informations sur la vie personnelle des automobilistes dans un délai très court. Pour toucher l'aide de deux euros par trajet (avec un maximum de 80 euros par mois), l'automobiliste devra remplir l'une des trois conditions suivantes :
Le système de lectures de plaque d'immatriculation ajouté à un boîtier GPS embarqué dans la voiture permettront de vérifier les trajets des automobilistes volontaires.
En revanche, la Métropole n'interviendra auprès de l'employeur du volontaire, ce sera à lui de convaincre son patron du bien-fondé de ces changements d'horaires sur la route. Pour Philippe Dutrieux, de l'automobile Club du Nord, une entreprise a tout à y gagner : "le salarié est moins stressé par les bouchons, de meilleure humeur et donc plus productif".
La Métropole Européenne de Lille espère recruter 5 à 6 000 volontaires lors de cette première phase qui concernera les habitués de l'A1 et de l'A23. Un volontaire sera indemnisé un an maximum, ensuite, le dispositif sera déployé sur d'autres axes où 5 à 6 000 nouveaux volontaires seront recrutés. Sur l'autoroute A1 qui va de Paris à Lille, entre 7 heures et 9 heures, on compte 12 000 véhicules par heure. Avec le péage inversé, on espère diminuer le trafic horaire de 5% environ soit 500 à 600 véhicules par heure en moins sur cette période de pointe, ce qui mettrait fin aux bouchons selon les études de la Métropole Européenne de Lille.
C'est à Rotterdam qu'a été lancé le premier péage inversé en 2014. Et les résultats sont là : le trafic automobile en heure de pointe a baissé de 6%, les bouchons ont nettement diminué. Deuxième conséquence, on a constaté que la moitié des "volontaires" continuaient à conserver leurs bonne habitudes de rouler à des horaires décalés ou d'abandonner la voiture alors que l'opération était finie et qu'il ne touchait plus aucune indemnité. C'est aussi l'un des objectifs du péage positif : faire évoluer durablement les mentalités pour un coût modique. L'opération coûtera 13,7 millions d'euros à la Mél sur quatre ans (l'Etat en prend en charge 25%). Le dispositif sera géré au quotidien par une quinzaine de personnes. Pour Mathieu Chassignet, responsable de l'Ecobonus Mobilité (autre nom du péage inversé) à la Mél
C'est bien moins cher que de créer une nouvelle voie de circulation sur l'A25 ou de reconfigurer un échangeur ou une bretelle d'accès sur autoroute