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Norme anti-pollution, taxes : les voitures diesel bientôt hors de prix


L'arrivée de nouvelles normes anti-pollution en septembre et une propsition de loi des Verts pour taxer de 500 euros les voitures diesel neuves devraient faire grimper les prix des voitures au gazole et les rendre beaucoup moins avantageuses par rapport à celles à essence. (AFP)

Nouvelles règles anti-pollution en septembre avec le passage à la norme Euro VI, une proposition de loi pour taxer l'immatriculation des véhicules au gazole de 500 euros... Dans quelques mois, acheter une voiture au diesel pourrait devenir prohibitif avec un surcoût de 1 300 à 1 500 euros par rapport au prix affiché actuellement dans les catalogues de voitures neuves. 

Depuis des années, les pouvoirs publics ont encouragé les constructeurs français, y compris financièrement, à se développer pour être à la pointe dans ce domaine. De leur côté, les automobilistes ont été incités à acheter du diesel plutôt que des moteurs à essence. Il est vrai qu'il n’y a pas si longtemps, les moteurs diesel incarnaient le summum de la vertu écologique. Dans son palmarès, l'ADEME met toujours en avant les voitures diesel pour le faible rejet de CO2. 

Un gouffre financier pour l'Etat

Dès lors, ce sont près de 15 000 salariés qui travaillent en France dans l'industrie sur ce type de motorisation. Et, spécificité française, 60 % du parc automobile français roule au gazole... 

Mais aujourd'hui, le gazole n'est plus en odeur de sainteté. Selon les Verts, le gaz d'échappement des moteurs diesel a été classé comme cancérogène pour l'homme en 2012 par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et serait à l'origine de plusieurs milliers de morts par an. Même si, selon le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), les rejets de pollution des automobiles est de l'ordre de 15% du total, très loin derrière l'industrie manufacturière (31%), l'agriculture (20%) ou le chauffage résidentiel (30%). 

Au delà de cet aspect sanitaire, le diesel serait aussi un gouffre financier pour l'Etat estimé à 7 milliards d'euros par an à cause d'une fiscalité préférentielle instaurée dans les années 50. De surcroit, le système de raffinage existant sur le territoire français oblige la France à importer massivement du gazole alors qu'elle est excédentaire en essence.

Dix ans pour en finir avec le diesel

Dans ce contexte, «il faut en terminer petit à petit avec les voitures diesel», a lancé Ségolène Royal, ministre de l'écologie, le 15 avril sur RMC et BFM TV. Les sénateurs Europe Ecologie les Verts ont pris la balle au bond en déposant le 5 mai une proposition de loi pour taxer l'immatriculation des nouveaux véhicules diesel de 500 euros pour la première année. Elle augmenterait de 10% tous les ans au 1er janvier. Selon les Verts, les ventes de diesel seraient presque réduites à néant au bout de dix ans. « Il s'agit d'un signal politique fort afin de décourager de nouveaux acquéreurs de véhicules diesel, en supprimant progressivement son avantage concurrentiel », explique Aline Archimbaud, sénatrice EELV de Seine-Saint-Denis et secrétaire de la commission des affaires sociales qui a déposé la proposition de loi.

Les écologistes préfèrent cette solution à un rattrapage de la fiscalité du diesel par rapport à celle de l'essence, afin de ne pas pénaliser les automobilistes déjà propriétaires d'un véhicule diesel. Problème : les voitures les plus anciennes sont les plus polluantes. Cette mesure n'aurait donc d'effets sur la pollution que dans plusieurs années. En moyenne, le parc automobile français est âgé de plus de 8 ans. C'est pourquoi les Verts demandent que cette disposition soit accompagnée d'une prime à la reconversion pour les particuliers afin d'encourager les voitures propres. 

Certains modèles subventionnés et taxés à la fois 

Si une telle loi était adoptée, elle entrerait en total contradiction avec le système de bonus-malus toujours en place actuellement. Certains modèles pourraient être à la fois subventionnés et taxés à la fois ! Une Peugeot 208 HDI ou une Clio Renault seraient touchées par cette taxe de 500 euros tout en bénéficiant d'un bonus écologique de l'ordre de 150 euros (barème 2014) grâce à des rejets de CO2 inférieur à 90 g/km de CO2... Par ailleurs, cette mesure pénaliserait davantage les plus faibles revenus. En Smart ou en Porsche Cayenne, tout le monde serait logé à la même enseigne. Dans le même temps, le gouvernement doit faire attention à ne pas pénaliser davantage les marques françaises dans un marché automobile difficile, sous peine de voir des usines en difficulté avant de pouvoir les reconvertir dans les motorisations essence. Un processus qui va forcément prendre plusieurs années. . 
 
Cependant, le vrai coup de poignard pour les petites voitures diesel sera davantage porté à partir du mois de septembre avec l'entrée en vigueur de la nouvelle anti-pollution Euro 6. Pour pouvoir dépolluer ces voitures, les modèles neufs devront être équipés en usine d'un dispositif coûteux (de 800 à 1 000 euros) pour réduire le rejet des particules fines. En outre, le coût de maintenance sera alourdi. Par ailleurs, dès 2017 ou 2018, la norme Euro 6-2 entrainera davantage de contrainte pour les constructeurs. Encore un coût supplémentaire... 

Dans ces conditions, il faut s'attendre à ce que les constructeurs se lancent rapidement dans des promotions sur les véhicules diesel afin d'éviter d'accumuler des stocks avec l'arrivée de ces nouvelles mesures.