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Permis de conduire : des mesures nécessaires mais déjà contestées...

Un rapport, sur le bureau du ministre de l'Intérieur depuis mardi, avance des solutions afin de réduire les délais pour passer l'examen. Il y a urgence.Les délais d’attente pour obtenir le précieux document rose se sont considérablement allongés en France. | (LP/Olivier Lejeune.)

 

 

Il suffit parfois de petits riens pour qu'une mécanique bien huilée se grippe jusqu'à bloquer tout le système. A partir des années 2000, à la suite de la suppression du service militaire -- qui permettait à des milliers de jeunes de passer leur permis gratuitement -- et de l'allongement de la durée de l'examen, passé de vingt-deux à trente-cinq minutes, les délais d'attente pour passer le permis de conduire se sont considérablement allongés.

Jusqu'à atteindre aujourd'hui quatre-vingt-dix-huit jours pour celui qui doit repasser l'épreuve pratique après un premier échec. Dans un rapport remis mardi au ministre de l'Intérieur, un groupe de travail composé de spécialistes de la sécurité et de l'éducation routière émet plusieurs recommandations pour faciliter le passage du « premier examen de France ». Mais certaines mesures sont loin de faire consensus.

Au moins 150 inspecteurs à recruter en urgence

Les experts estiment « incontournable » le recrutement d'inspecteurs pour désengorger la file d'attente à l'examen. « Les besoins ont été estimés entre 80 et 400 postes en fonction du périmètre d'action qui leur serait confié », pointe le rapport qui préconise 150 recrutements minimum. Certains experts suggèrent de confier à des sociétés privées ayant une délégation de service public le soin d'organiser l'épreuve du Code. Mais le corps des inspecteurs du permis y est réticent, souhaitant « ne pas être cantonné aux seuls passages des examens pratiques ».

« Et pourquoi ne pas faire passer cet examen théorique dans les établissements scolaires, en faisant appel à des enseignants d'auto-école ? » suggère la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon.

Faire payer l'examen

Pour financer le recrutement d'inspecteurs supplémentaires, le rapport émet plusieurs pistes. Certaines organisations syndicales suggèrent d'assurer « la couverture du service du permis de conduire par l'impôt ». Difficile à appliquer en cette période de ras-le-bol fiscal. Certains professionnels de l'apprentissage de la conduite proposent de rétablir le droit d'examen supprimé en septembre 1998, dont le montant était alors de 250 F. Dans ce cas, un montant de 35 à 40 € par examen serait demandé au candidat. « Si cela fluidifie le système en permettant d'obtenir davantage d'examinateurs, on réduira les délais d'attente et cela évitera à un candidat de payer 500 € à 1 000 € de cours de conduite supplémentaires pour se maintenir à niveau en attendant de repasser son examen », notait hier un spécialiste du ministère de l'Intérieur. Mais la mesure est diversement appréciée par les candidats. « Mon permis m'a coûté 2 500 € et je n'aurais pas pu ajouter quelques dizaines d'euros supplémentaires car j'étais au centime près », confie Arnaud, un mécanicien de 30 ans.

Une formation dès 14 ans

Aujourd'hui, 40 % des candidats échouent à l'épreuve pratique, ce qui rallonge à chaque fois les délais d'attente pour repasser sa « conduite ». « Il convient de faire baisser le stress, facteur d'échec pour un tiers des candidats, tout en valorisant l'ensemble du parcours », estiment les experts qui recommandent de renforcer la formation des jeunes en leur enseignant l'art de conduire le plus tôt possible. Ils suggèrent notamment l'apprentissage du Code de la route dès 14 ans et de baisser l'âge de la conduite accompagnée à 15 ans. « Les jeunes conducteurs ayant opté pour l'apprentissage anticipé de la conduite obtiennent le permis plus vite car ils ont un meilleur taux de réussite », souligne-t-on au ministère.

Les experts suggèrent aussi que les conducteurs novices soient assujettis au suivi d'une formation obligatoire préalable à la délivrance définitive du permis qui les obligerait à suivre des rendez-vous pédagogiques et à respecter certaines règles spécifiques : limitation de vitesse, baisse de l'alcoolémie autorisée. Objectif : réduire la mortalité routière chez les conducteurs ayant moins de trois ans de permis, qui sont aujourd'hui impliqués dans 25 % des accidents corporels.