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Permis de conduire : les pistes pour raccourcir les délais d'attente

Comment réduire l'attente des candidats qui échouent à l'épreuve pratique du permis de conduire ? En 2013, les 530 000 recalés du premier tour (40 % des candidats) ont dû en moyenne patienter 98 jours avant de pouvoir sereprésenter (12 jours de plus qu'en 2012). Outre les conséquences pour les demandeurs d'emploi, cela oblige à reprendre de coûteuses heures de conduite pour garder la main.

Pour fluidifier un système qui s'est engorgé au cours des années 2000, après la disparition du service militaire et l'allongement de la durée de l'épreuve, Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, avait, en septembre, missionné un groupe d'experts. Dans ses conclusions remises le 22 avril à Bernard Cazeneuve, ce groupe ébauche des pistes pour raccourcir les délais d'attente et repenser le permis dans sa globalité, en proposant notamment la fin du forfait de 20 heures de formation obligatoires ou la mise en place de rendez-vous pédagogiques durant la période probatoire après l'obtention du permis.

Sur fond de désaccords entre inspecteurs et auto-écoles, la Place Beauvau devrait annoncer bientôt les mesures retenues. « Il ne s'agit pas de distribuerdes places à la pelle, en nombre presque infini, comme le souhaitent les auto-écoles, explique Pascale Maset, secrétaire générale du Snica-FO, syndicat majoritaire des inspecteurs du permis. Plus on distribue de places, plus le taux de réussite baisse car les auto-écoles sélectionnent moins les candidats qu'elles présentent. »

Des inspecteurs supplémentaires ?

Le ministère a annoncé fin 2013 des mesures d'urgence, dont le rappel d'inspecteurs retraités pour les épreuves théoriques du code, ou le recrutement de 25 inspecteurs supplémentaires. Malgré cela, les 1 267 examinateurs en activité restent en nombre insuffisant. Les experts évaluent entre 80 et 400 les postes supplémentaires nécessaires « en fonction du périmètre d'action qui leur serait confié ». « Il ne faut pas rêver, vu le contexte budgétaire, il n'y aura pas d'embauches », prévient Richard Zimmer, du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), qui représente 4 000 des 12 000 auto-écoles françaises.

Réduire le temps de l'examen ?

Le CNPA suggère – sans que cette proposition ait été retenue dans le rapport – que la durée de l'examen (35 minutes) soit réduite de 3 minutes. « Cela libérerait 150 000 places d'examen sans abaisser le niveau de l'épreuve niaugmenter le temps de travail des inspecteurs, assure M. Zimmer. Ce serait bénéfique pour tous. » Pour le Snica-FO, ce raccourcissement « n'est malheureusement pas possible » car une directive européenne impose 25 minutes de conduite effective. « Les 10 minutes restantes sont incompressibles pour faire le reste, c'est-à-dire deux manœuvres, les vérifications administratives, etc. », souligne Mme Maset.

Un examen payant ?

Pour financer des postes d'inspecteurs supplémentaires, des représentants d'auto-écoles plaident pour un rétablissement du droit d'examen, supprimé en 1998, suggérant un montant de 35 à 40 euros. La France est le seul pays enEurope où les examens du permis sont gratuits. Olivier Gayraud, de la CLCV, estime qu'une telle taxation viendrait « s'ajouter aux frais déjà demandés par les écoles. Le permis va devenir un produit de luxe, réservé aux personnes qui ont de l'argent. »

Changer les missions des inspecteurs ?

Faut-il déléguer la surveillance des épreuves théoriques du code à des agents assermentés ? Le rapport des experts ne tranche pas mais fait valoir que cela libérerait l'équivalent de 80 postes d'inspecteurs. Ces derniers y sont opposés, faisant valoir que « chaque mission qui part vers le privé sera un coût supplémentaire pour l'usager ».

Faire baisser le taux d'échec ?

Le rapport prône de « faire baisser le stress, facteur d'échec pour un tiers des candidats, tout en valorisant l'ensemble du parcours ». Les experts souhaitent aussi valoriser la conduite accompagnée, qui pourrait débuter dès l'âge de 15 ans, contre 16 aujourd'hui. Le code de la route pourrait être enseigné dès l'âge de 14 ans.