Question vocabulaire on ne parle pas de stage de récupération de points mais de stage de sensibilisation à la sécurité routière. Ces stages permettent une plus grande sensibilisation des participants aux problématiques de sécurité routière et accessoirement de récupérer jusqu’à quatre points sur leurs permis de conduire.
Ce ne sont pas moins de 300.000 conducteurs qui suivent cette formation chaque année. Et parmi ces stagiaires, certains "redoublent". Le gouvernement souhaite selon la mesure n°17 issue du dernier Comité interministériel de la sécurité routière (CISR 2018) :
"Augmenter la durée des stages de sensibilisation à la conduite de deux à trois jours pour les usagers qui ont déjà suivi deux stages au cours d’une période de cinq ans. Consacrer cette journée supplémentaire de stage à l’examen de questions comportementales et psychologiques centrées sur la récidive."
Parmi les participants récurrents, ces conducteurs qui chaque année cochent deux jours dans leurs agendas pour aller glaner 4 précieux points, il y bien évidemment de mauvais conducteurs, il y a également de très gros rouleurs et des professionnels pour lesquels le permis de conduire est un outil absolument indispensable.
Certains professionnels de la route n’hésitent pas et s’inscrivent à un stage dès que leur solde passe en dessous du seuil des huit points. Quel que soit le profil du stagiaire, recevoir une formation identique tous les ans ou presque ne leur apporte rien.
Pour les habitués des stages de sensibilisation, aborder des thématiques spécifiques pourrait mieux permettre la prise en charge des comportements à risque. Tous les conducteurs en mal de points ne boivent pas, tous ne se droguent pas, tous ne vont pas trop vite.
Alterner les thématiques pourrait également susciter une implication plus grande des participants qui peuvent légitimement se lasser d’une formation identique année après année.
Par définition, celui qui a déjà suivi plusieurs stages n’a pas forcément besoin de recevoir pendant deux jours la même formation que celle déjà suivie lors des précédentes sessions. Si le gouvernement souhaite véritablement la mise en place d’une journée consacrée à l’étude de "questions comportementales et psychologiques centrées sur la récidive" pourquoi ne pas en faire la seconde journée de stage ?
Passer d’un stage de deux jours à un stage de trois jours s’avère à l’évidence pénalisant pour les stagiaires : c’est une journée de plus qu'ils devront demander à leur employeur et c'est un coût supplémentaire. Si l’idée est de sanctionner ces conducteurs, l’allongement de la durée de formation peut se comprendre, mais si tel n’est pas le cas cette mesure sera perçue négativement par les conducteurs intéressés.
Les gros rouleurs et les professionnels de la route risquent de se retrouver tous les ans à parler "questions comportementales et psychologiques". L’idée de thématiques spécifiques pourrait éviter de recevoir une formation identique simplement alourdie d’une journée supplémentaire.