Tu pars sur la route des vacances ? Déjà ferme là, y’en a qui n’ont pas cette chance, salaud. Mais plutôt que de carburer comme un débile sur l’autoroute pour arriver le plus tôt possible à bon port, et si on se laissait tenter par les petites routes ? Nationales et départementales, c’est que du bonheur. Oublie le café lyophilisé à côté des morveux qui braillent en pleine aire d’autoroute.
C’est même Charles Trenet qui l’a dit. « Nationale 7, Il faut la prendre qu’on aille à Rome à Sète, Que l’on soit deux trois quatre cinq six ou sept, C’est une route qui fait recette, Route des vacances »
Adieu les péages d’autoroute qui coûtent un bras, les nationales, c’est gratuit ! Et aux dégénérés sous mentaux qui prétendent que c’est beaucoup plus long si on fait le calcul des bouchons, des péages, des amandes pour excès de vitesse (parce qu’ils sont cons), on gagne pas tellement de temps en fin de compte.
Parce qu’on adore se prendre en photos sous des panneaux avec des noms de villes scatologiquescomme Crotenay, Les Crottes, Le Fion, ou Verges. Et on croit à chaque fois qu’on est le seul à avoir eu cette idée super originale et pleine de fantaisie. Mais en fait non.
Dans ces zones de non-droit, le temps s’est arrêté. C’est le seul lieu au monde où l’on peut trouver des magazines périmés de plusieurs mois. FRANCHEMENT ?
Cascades, gorges, forêts, lacs, c’est quand même plus sympa que les stations essence. Avis aux habitués de la route de la lentille vers le Puy-en-Velay (qui permet de passer devant l’auberge rouge) : force & honneur.
Et revenir avec des objets inutiles que tu es fier(e) d’avoir obtenus pour moins de deux euros. Comme une capsule de bière, une boîte d’allumettes avec une illustration porno ou un vieux Fluide Glacial de l’année dernière. En fait tu achètes dans les braderies ce que tu méprises sur les aires d’autoroute.
Dès qu’on voit un arbre joli ou un court d’eau luxuriant, toutes les raisons sont bonnes pour faire communion avec la nature.
Les petites routes c’est l’occasion de découvrir la France, la vraie. Généralement, au gîte perdu de Labastide-sur-Bézorgues ou Estables, on apprécie que vous ayez fait le détour par là-bas juste pour boire un café serré avec une belle vue.
Parce que quand tu es sur une route à une voie, au cul d’un tracteur ou d’un vieux combi dégueulasse pendant deux heures, tu n’as pas le choix : tu apprécies le paysage, point final.
Tu pourras toujours trouver quelqu’un pour te filer un coup de main alors que sur l’autoroute on te fait des doigts d’honneur parce que tu es à l’origine d’un nouveau bouchon ignoble enfoiré que tu es.
Mais comme on aime brûler la vie par les deux bouts PARCE QU’ON EST DES GROS MALADES, on préfère quand même.
Bon et si t’as pas le permis, bah… prend le train.
Source: topito.com - Pierre Galouise - 20 Juillet 2017