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Un nouveau test contre les drogues au volant: ce que ça change

SÉCURITÉ ROUTIÈRE - Une nouvelle façon de détecter si les conducteurs ont consommé de la drogue va être testée dès le mois de décembre. Cette annonce de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (mildeca) désigne dix départements pour une période de test. Pendant six mois, les Alpes-Maritimes, la Dordogne, la Haute-Savoie, le Nord, la Loire-Atlantique, l’Ile-et-Vilaine, la Gironde, la Moselle, les Yvelines et Paris mettront en place un nouveau dispositif de dépistage.

Plus rapide que l'ancien, le but est simple : multiplier les contrôles, et renforcer la prévention des accidents de la route liés à la consommation de stupéfiants.

Selon le code de la route, un conducteur peut être dépisté à n'importe quel moment, sans qu'il y ait de raison apparente. Le dépistage est rendu obligatoire dans les cas d'accidents mortels ou entraînant des blessures, au même titre que le dépistage de la prise d'alcool. Mais dans le cas du dépistage des drogues, le processus est différent. Plus long, plus complexe, il semble avoir eu du mal jusqu'alors à avoir un effet préventif.

Avec la nouvelle méthode mise en place par la mildeca, cela pourrait changer. En rendant les tests plus simples à réaliser, il est du coup possible de les rendre plus fréquents.

Qu'est-ce qui va changer avec ce nouveau dispositif ?

La méthode avant tout. Jusqu'ici, la procédure de dépistage se déroule en deux temps. D'abord, la personne interpelée effectue un test salivaire ou urinaire. Dans le cas d'un test urinaire, seul un médecin ou une personne habilitée peut le pratiquer. Cette étape permet de révéler si la personne a consommé ou non des stupéfiants. Si le test se révèle positif, la personne en cause doit se soumettre à un test sanguin, pour déterminer si elle était sous l'emprise des stupéfiants pendant qu'elle conduisait. Quoiqu'il en soit, la personne contrôlée positive encourt des sanctions.

Par ailleurs, les tests salivaires, lancés en 2008 par Michelle Alliot-Marie ont essuyé beaucoup de critiques. Ils étaient considérés comme peu fiables. Le docteur Patrick Mura, président de la Commissions des conduites addictives au Centre hospitalier universitaire de Poitiers prévenait à l'époque : "il faudrait que ces tests soient deux à trois fois plus sensibles".

Il s'agit donc, avec ce nouveau dispositif, de renforcer la fiabilité des tests salivaires, et "d'éviter aux agents des forces de l'ordre et aux conducteurs de passer par la nuit aux urgences en cas de test positif" explique Danièle Jourdain Menninger, présidente de la mildeca à l'AFP.

La nouvelle procédure peut intégralement s'effectuer sur le bord de la route. A l'aide d'un coton-tige, un premier échantillon salivaire est prélevé. S'il se révèle positif, un deuxième test est effectué dans la foulée du premier. Il est ensuite envoyé en laboratoire et permet de confirmer le premier prélèvement, et de déterminer quelle substance a été consommée. Le test peut être effectué directement par les forces de l'ordre et ne nécessite plus l'intervention d'un personnel médical. Deux méthodes différentes d'analyse de la salive seront pratiquées, afin de pouvoir à terme, remplacer le test sanguin par le test salivaire.

Pendant la phase d'essai, l'ancienne méthode continue d'être en vigueur. Elle permettra de mener une étude comparative pour mesurer l'efficacité et la fiabilité de ce nouveau dispositif, qui devrait voir le jour à partir de juin 2015.

Multiplier les tests pour renforcer la prévention

Les accidents mortels sont régulièrement liés aux stupéfiants. "Un cyclomotoriste sur trois impliqué dans un accident mortel est positif aux stupéfiants, un motocycliste sur cinq et un conducteur de voiture sur sept" explique Danièle Jourdain Menninger. Elle déclare également que "plus de 23% des conducteurs impliqués dans des accidents mortels de la route sont sous l'emprise de stupéfiants".

Chiffres à l'appui, la présidente de la mission interministérielle dénonce un manque de contrôles. En effet, seulement 144.000 dépistages de stupéfiants sont effectués chaque année en France sur la route, contre 10,8 millions pour l'alcool.

Outre la mortalité routière liée à la consommation de stupéfiants, il y a les sanctions qui accompagnent ces pratiques à risque.

La mildeca rappelle que la conduite après consommation de drogue est un délit différent de la conduite sous l'emprise de l'alcool. En effet, un test positif à la prise de stupéfiants constitue un délit en soi, même si le conducteur n'est pas "sous l'emprise" de la drogue au moment où il conduit. 

Jusqu'à 6 mois de retrait de permis pour un flagrant délit, 4500 euros d'amende et deux ans d'emprisonnement. Soit la peine encourue en cas de conduite après usage de stupéfiants. Une peine, qui peut facilement aller jusqu'à sept ans d'emprisonnement en cas de blessure ou d'homicide involontaire, avec une amende jusqu'à 100.000 euros selon le code de la route.